Lexique

Lexique Actual Kids Emeline

Lexique Émeline, personnages ou objets (ordre alphabétique)

AAAAA

Il y a toutes sortes de « A » : bien sûr, la première lettre de l’alphabet français. Puis, celui que tu prononces chez le médecin en ouvrant la bouche et en tirant la langue (seule occasion autorisée) et la lettre que tu peux savourer sur ton devoir quand l’instituteur (trice) est très content(e) de toi. Des spécialistes ont même inventé « le triple A » pour dire leur confiance dans l’économie d’un pays. Émeline la coquine, elle, t’apprend qu’il y a aussi la marque de la surprise que l’on écrit « Ha » ou « Ah » et qui peut signifier aussi la douleur. Enfin, François Girardon, le sculpteur, ne se doutait pas qu’un jour dans une autre confrérie, celle de la charcuterie, ses « AAAAA » deviendraient pour de vrai l’« Association Amicale des Amateurs d’Andouillette Authentique », car Troyes, vois-tu, a aussi cette spécialité.

Ali Baba

Il y a deux expressions que tu as entendues et que peut-être tu emploies. La première pour signaler des personnes malhonnêtes : « C’est Ali Baba et les 40 voleurs ! » et « Ici, c’est une vraie caverne d’Ali Baba » pour dire qu’il y a de tout et en abondance. En fait, Ali Baba est un nom arabe dont la partie « Baba » signifie « père ». Il est celui d’un personnage que tu rencontreras si un jour tu lis le livre des Mille et une nuits, livre de contes où tu feras aussi la connaissance de Sindbad le marin, mais aussi d’Aladin et de Schéhérazade.

Attila

Il fut un redoutable chef, envahissant avec ses guerriers de très nombreux pays, dont la Gaule, mais épargna Lutèce (l’actuelle Paris) et Augustobona (ancien nom de Troyes). Il venait de l’actuelle Hongrie (je te conseille de regarder une carte géographique) où il est né vers 395, fut le roi des Huns, peuples lointains d’Asie, et il mourut en 453 dans son pays d’origine, après avoir envahi une grande partie de l’Italie du Nord.

Audacieux Aubois
C’est le titre du deuxième volume des aventures de Émeline où elle rencontre de prestigieux Aubois : Jean-Baptiste Denis, médecin ; le maréchal de Beurnonville, militaire ; Bernard Forneron, enseignant ; Emanuel Buxtorf, ingénieur ; Charles Eugène Delaunay, mathématicien et astronome ; le général Baron Gautherin, militaire ; Firmin Portal, bonnetier. Je t’invite à lire leurs aventures et/ou à découvrir les notices rédigées sur chacun d’eux dans ce lexique.

Beurnonville, maréchal de

Avant d’être le nom d’une école où tu étudies peut-être, « Beurnonville » est celui d’un homme, de son vrai nom Pierre Riel, né en 1752 près de Bar-sur-Aube. Ses parents sont cultivateurs et permettent à leur fils d’entrer dans une école spéciale pour être prêtre. Finalement, attiré par les métiers d’arme, il s’engage dans un régiment. Courageux, fort, il gagne des batailles. Des terres (Comté de Beurnonville) lui seront données, raison pour laquelle, il ajoutera « Comte de Beurnonville » à son nom. Il se fait remarquer de ses chefs dans l’armée, utilise ses relations auprès de gens puissants et des responsabilités lui sont données, des honneurs aussi, puisqu’il sera fait « Maréchal de France » par Louis XVIII. Il meurt en 1821.

Bolori (Denis)

1515 ? Tu connais, c’est la bataille de Marignan, mais c’est aussi la présence d’un génial horloger italien à Troyes qui installa en avril 1531, l’horloge de la Tour de Milon dans le beffroi. Tu peux aller aussi à Rigny-le-Ferron où l’horloge de l’église porte encore le nom de Bolori. A-t-il été influencé par toutes les inventions de son compatriote Léonard de Vinci… en tout cas, il eut l’idée de construire une machine volante avec la connaissance qu’il avait des mécanismes d’horlogerie. Il s’élança à partir de la tour de la cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul de Troyes, parvint à voler plusieurs centaines de mètres, mais s’écrasa avec sa machine dans un pré sur le secteur actuel de Saint-Parres-aux-Tertres, et mourut.

Buxtorf (Emanuel)

Il fut une sorte de Géo Trouvetou de la bonneterie, ayant déposé pour les protéger, pas loin d’une cinquantaine de brevets, c’est-à-dire des inventions. Emanuel est né en Suisse et est venu avec ses parents habiter Troyes où il a été élève. Doué en mécanique, il deviendra ingénieur, voyagera dans des pays étrangers pour découvrir d’autres techniques. Curieux de tout, passionné d’automobiles, il a été le premier Aubois à posséder une voiture ; nous sommes en 1891. Il est aussi apprécié pour avoir aimé son pays en le défendant et sa Ville en la servant. Il est mort en 1904.

Club aéronautique de l’Aube
Avec toutes les tentatives effectuées par de vaillants et audacieux Aubois, il n’est pas étonnant que le premier club aéronautique ait été fondé dans l’Aube ; il l’a été en 1901. Sous son impulsion, des aérodromes ont été construits, dès 1911 avec celui de Saint-Lye, puis à Troyes en 1933. Une jeune Troyenne – oubliée – Suzanne Bernard, qui avait découvert la joie de l’aviation, meurt à l’âge de 18 ans en passant la dernière épreuve de son brevet de pilote. Son désir était de traverser la Manche. À cette époque, quelques femmes avaient déjà leur brevet d’aviatrice. Tu peux aller au cimetière de Troyes voir sa tombe sur laquelle a été sculpté un biplan.

Comtes de Champagne

Si tu te promènes vers l’actuelle place de la Tour, je t’invite à lever les yeux sur une façade à l’angle d’une maison où tu pourras lire sur une plaque bleue en mauvais état : « […] s’élevait le château des Comtes de Champagne construit du IXe au XIe siècle achevé de démolir en 1 […]2. » Groupe d’excursions troyennes. « Comte » est un titre de la noblesse, avec prince, duc, baron, etc. Le premier à le porter sur ce comté fut Hugues 1er de Champagne (dates de règne, 1102-1126), puis successivement, et les plus importants : Thibaut II surnommé « le Grand » (1125-1151), Henri 1er dit « le Libéral » (1151-1181), Thibaut IV (1234-1253), poète et chansonnier, période s’achevant avec Jeanne de Champagne (1274-1305). Durant ces deux cents ans, sous la direction de cette puissante famille, les régions environnantes et la ville de Troyes connurent une vie assez riche, aussi bien commerciale (les foires) que pour la pensée et les arts.

Delaunay (Charles)

Son nom est gravé – avec d’autres scientifiques – sur la Tour Eiffel, peut-être pour le rapprocher des étoiles puisqu’il s’est passionné pour l’astronomie. Mais, si tu veux davantage connaître ce grand scientifique, sache que tu pourras le faire, quand tu auras encore grandi, en lisant ses études sur la lune, sur la mécanique physique et d’autres sujets techniques difficiles. Mais déjà, tu peux demander à te rendre à Ramerupt (village à 30 km de Troyes) où il a passé son enfance, où adulte il aimait beaucoup y vivre et y rêver. Né dans l’Aube en 1816, il est décédé dans la rade de Cherbourg, victime d’une noyade ; il avait 54 ans.

Denis (Jean-Baptiste)

Il est né en 1643 et mourut en 1704. Si J.-B. Denis se propose d’aider en cas de blessure, ce n’est pas un hasard. Certes, il est médecin, mais il imagine aussi soigner les hommes par la transfusion sanguine, ce qui était une idée géniale pour son époque. En effet, on pratiquait le contraire : la saignée (faire couler le sang pour soigner). Il a donc fallu beaucoup d’inventivité et de courage à ce médecin pour expliquer son idée. Il a pratiqué la première transfusion en 1667. Peut-être que toi à ton tour, tu auras une idée révolutionnaire en médecine…

Duc d’Anjou
Recevant le titre de « Duc d’Anjou » à sa naissance (accompagné de son duché), le 21 septembre 1640, il s’appelle en fait Philippe II, et est le frère cadet de Louis XIV, puis sera nommé duc d’Orléans. À la mort de son oncle et parrain, Gaston d’Orléans, il sera appelé « Monsieur, frère du Roi ». Sa mère Anne d’Autriche et le ministre Mazarin, voulant éviter des conflits de pouvoir entre les deux frères, donneront à Philippe une tout autre éducation. Quand tu seras plus grand(e), tu pourras lire, dans les lettres de Charlotte-Élisabeth, princesse Palatine (1672-1722), la seconde épouse de Philippe, la vie à la Cour du Roi-Soleil. Sous sa plume, on s’imagine à cette époque.

Dionysos
Avec ce dieu important de la mythologie, nous avons la Grèce à notre porte, ici dans l’Aube ! Il est l’un des dieux les plus connus : fils de Zeus et de Sémélé, il n’aura pas une vie simple et facile. Chahuté, déguisé, métamorphosé, exilé, il tiendra tête à ses ennemis, sera même délivré de sa folie. Il est le symbole de la puissance de la nature, de la force de la vigne. Chez les Romains, il est connu sous le nom de Bacchus.

Forneron (Bernard)

Dans les illustres personnages présents auprès d’Émeline et d’Inox, le seul capable d’organiser, de dynamiser avec bienveillance, mais rigueur, cette équipe aux talents divers était Bernard Forneron. Né en 1797, il a été un brillant élève, a enseigné à son tour, avant de diriger plusieurs établissements scolaires dont le collège à Troyes et aussi le prestigieux lycée Louis-le-Grand à Paris. Mais surtout, sa réputation était celle d’un homme généreux, honnête, sachant expliquer. Il a reçu plusieurs médailles importantes pour le remercier de son travail. Tu peux encore lire à la Société académique de l’Aube, des livres qu’il a rédigés. Il est mort le 31 décembre 1886.

Gautherin, baron

Pierre Edmé Gautherin devait être très pressé, car il a mené sa carrière militaire au pas de charge, c’est-à-dire très vite et avec beaucoup de succès. Tu comprendras mieux pourquoi il s’est chargé de courir après Hasting. Né à Troyes – encore un – en 1770 dans une famille de boulangers, de simple soldat à 18 ans, il gravit les échelons dans l’armée durant la période de la Révolution et de l’Empire jusqu’à devenir général de brigade et rencontrer l’empereur Napoléon 1er qui revenait de l’île d’Elbe. Il sera créé Baron de l’Empire en 1808 et mourut en 1851 à Troyes.

Girardon (François)

Voilà un autre Troyen qui a travaillé pour le Roi-Soleil, en sculptant dans le marbre, des œuvres visibles encore aujourd’hui dans les jardins du château de Versailles. François est né à Troyes en 1628. Comme il ne voulait pas trop apprendre à l’école, son père le confia à un menuisier-sculpteur du nom de Baudesson où il commença à apprendre le métier et se montra très appliqué et doué. Tu peux te rendre au musée Saint-Loup et voir un portrait très fidèle de Louis XIV. Évènement incroyable, il mourut le même jour, le 1er septembre 1715, que « son Roi ».

Hasting

À ne pas confondre avec HASTINGS qui est le nom d’une bataille. Lui, c’est un pirate très célèbre pour ses nombreux pillages vers les rives de la Loire, en Anjou, en Poitou, en Touraine et aussi en Italie. Originaire de l’Aube où il est né vers 810, enfant fugueur, batailleur sûrement, il serait entré au service des Danois (habitants du Danemark) pour qui il a été un puissant chef Viking. Tu as déjà en mémoire leurs navires appelés drakkars. Il est mort en 893.

Inrap
Comme pour ZAC*, mais dans un autre domaine, voici un sigle. Il signifie : « Institut national de la recherche archéologique préventive ». Là encore, tu reconnais la présence de chaque première lettre des mots principaux pour former le sigle. Il a été créé par la loi du 17 janvier 2011. Cet établissement est composé d’archéologues, de scientifiques, de techniciens, chargés d’effectuer des fouilles à des endroits déterminés, avant que des travaux comme des constructions aient lieu. Ensuite, s’ils trouvent des vestiges, des objets, les archéologues les dateront, les analyseront et nous communiqueront leurs découvertes. Ce doit être un métier passionnant et minutieux.

Krill
Le Krill, c’est un peu comme Kirikou : il ne faut pas se fier à sa petitesse, car il est très fort. Le Krill désigne toutes ces petites crevettes dans les océans dont les baleines et d’autres mammifères marins se nourrissent, de même des oiseaux. Il a donc un rôle très important ; raison pour laquelle, il ne faut pas polluer davantage la mer.

Lombard

En France, les habitants de la Champagne, sont les Champenois. En Italie, les habitants de la Lombardie (Milan pour capitale), sont les Lombards. Ils étaient réputés pour leurs talents dans les affaires, le commerce.

Mazarin
Quel personnage ! Tu as dû déjà voir son portrait dans ton livre d’Histoire : un homme grand, habillé d’une longue robe rouge, une calotte rouge, une légère barbe noire et une fine moustache. En 1630, il fait la connaissance de Richelieu, puis de Louis XIII, père du futur Louis XIV. Giulo Mazzarino vient d’Italie ; il a 28 ans et est déjà un habile diplomate. Promis à un bel avenir politique, ayant la confiance de Louis XIII et de Richelieu, il demande à devenir Français sous le nom de Jules Mazarin. À la mort de Richelieu, puis à celle de Louis XIII, il est confirmé dans sa fonction de Ministre d’État par la reine Anne d’Autriche. En 1651, à la majorité de Louis XIV, il est son plus proche conseiller. En mettant en parallèle ces dates, tu comprends ainsi que le 28 avril 1650, date de la visite de Louis XIV à Troyes, ce dernier n’avait pas encore le droit de régner. Mazarin mourut dans la nuit du 8 au 9 mars 1661 au Château de Vincennes, après avoir servi la France et son Roi.

Mocquery
L’Aube est vraiment une terre généreuse. Voici une autre fierté du département : Georges-Alexis Mocquery. Il est né le 26 décembre 1772 à Eaux-Puiseaux près d’Auxon dans une famille pauvre. Entré à l’école militaire de Fontainebleau grâce à son frère aîné, il ne cessera de monter en grade grâce à son courage, son intelligence et sa loyauté. Il se distinguera lors de campagnes militaires importantes où il fera preuve d’intuition. Il sera créé baron de l’Empire le 6 août 1811. Il meurt à Saint-Avertin le 19 mars 1847. Dans Émeline, nommer le vaisseau spatial qui navigue au-dessus de Troyes et de l’Aube « Mocquery », est une façon de lui rendre hommage.

Montgolfier
Avant d’être un gros ballon dans le ciel, appelé « Montgolfière » qui peut transporter des voyageurs, Montgolfier est le nom de deux frères, Joseph et Étienne, qui étaient fils d’un fabricant de papier réputé. Ils sont inventifs et ont l’idée, suite à des lectures sur différents gaz, de permettre à un ballon en toile doublé de papier de s’élever car gonflé au gaz hydrogène. Ils réalisent cette expérience, après une autre plus modeste, le 27 août 1783 sur le Champ-de-Mars à Paris devant une foule de 300 000 personnes. Même si, comme on l’a vu dans les aventures d’Émeline, d’autres expériences pour voler ont été réalisées avant, leur invention marque une avancée décisive dans l’aéronautique.

Portal (Firmin)

Quand tu as lu ce passage où est cité Firmin, tu auras sans doute compris qu’il était généreux, intelligent et réactif. Son parcours d’écolier, d’étudiant, d’ingénieur, de directeur d’usine jusqu’à 5 000 ouvriers en textile (Usine Maurice Mauchauffée à Troyes, rue Bégand transformée en logements), de représentant de la Bonneterie troyenne même en dehors de France, le confirme. Il a vécu dans une période très prospère pour la bonneterie et en a été aussi l’artisan. Il décède dans l’Aube à l’âge de 63 ans.

Princesse de Carignan
Marie de Bourbon, fille de Charles de Bourbon-Condé et de Anne de Montafié, naît le 3 mars 1606 à Paris. À l’âge de 19 ans, elle épouse Thomas-François de Savoie-Carignan dont elle aura trois enfants. Membre de la Cour, elle a 44 ans quand elle fait partie de l’expédition qui s’arrête à Troyes. Son âge, son expérience, sa proximité avec les membres de la Cour et du Roi témoignent de sa bonne connaissance de cette époque. Elle meurt à l’âge de 86 ans à Paris.

Reine mère
Cette expression employée ici pour Anne d’Autriche, mère de Louis XIV, se rapporte à la période où son fils n’a pas encore la majorité pour régner (il l’aura en 1651), tandis que son père le roi Louis XIII vient de mourir. Il revient alors à la reine qui est aussi mère, d’assurer la transition ; période que l’on appelle « Régence ». Il y aura d’autres exemples dans l’Histoire de France où une mère ou une épouse, régnera durant l’absence du Roi.

Rhiannon

Il y a très très longtemps, dans les histoires anciennes racontées avant d’endormir les enfants, étaient nommées des fées qui habitaient les forêts (la plus connue est Viviane de la forêt de Brocéliande avec Merlin l’enchanteur) et aussi dans les lacs, avec ici la fée Rhiannon.

Saint Loup

Curieux nom pour un évêque, celui qui garde et « surveille » les amis de Jésus, appelés chrétiens. Il est né vers 395 à Tullum (Toul en Lorraine) dans une riche famille gallo-romaine. Il avait un frère prénommé Vincent. Avant de devenir moine, il fit une carrière militaire, puis étudia le droit. Désigné comme Évêque des Tricasses (nom ancien donné aux Troyens) il est surtout connu pour avoir réussi à convaincre le terrible Attila, chef des Huns, à ne pas détruire la Ville. Il mourut en 479.

Tu remarques le mot « saint » écrit avec une minuscule. Ce n’est pas une faute ; il s’écrit ainsi quand il désigne le personnage lui-même. Mais il prendra une majuscule « Saint » quand il servira à composer un nom propre de personne, de lieu, de monument. Par exemple : l’abbaye Saint-Loup. Comme monsieur Jourdain dans le Bourgeois Gentilhomme de Molière fait de la prose sans le savoir, là, tu prends ta première leçon de typographie (techniques et procédés pour l’impression des textes).

Tu peux, avec tes parents par exemple, te rendre à la cathédrale de Troyes et demander à regarder des objets qui montrent saint Loup.

Templiers

Sur les écrans, tu as peut-être déjà vu des hommes habillés d’une longue cape blanche marquée d’une grande croix rouge portant une épée et galopant à cheval… Peut-être était-ce un templier ? S’il y a de nombreuses histoires imaginées, il faut que tu saches qu’il y a une part de réalité puisque dans ton département, l’Aube, un homme nommé Hugues de Payns a été le fondateur en 1119 de ce groupe de chevaliers, nommé « Ordre des Templiers ». Je te conseille vivement de te rendre dans le village de Payns proche de Troyes où un monde d’histoires et de mystères t’attend.

Lieux, périodes et monuments (ordre alphabétique)

Abbaye-Saint-Martin-ès-Vignes

Tu ne te doutes pas en le voyant aujourd’hui relié à Troyes par la rue Pasteur que le quartier Saint-Martin était un bourg (gros village) séparé par des fortifications, indépendant de Troyes. Il faut attendre 1856, après de sérieux désaccords entre les habitants des deux lieux et de leurs représentants, pour que Troyes s’approprie le bourg Saint-Martin. Dans ce lieu se trouve une église datant du XVIe siècle ; en réalité, les pierres de la toute première église Saint-Martin ont été transportées de la rue Sainte-Jule en 1590. Telle que tu la vois là, elle a été achevée en 1597. Comme dans beaucoup d’églises, tu peux y lire des histoires sur les vitraux, ancêtres des livres, en quelque sorte.

Abbaye Saint-Loup

Tu as peut-être lu l’histoire de l’évêque saint Loup. Si tu ne l’as pas encore fait, je t’invite à lire sa notice, ainsi tu comprendras mieux la raison d’être de cette abbaye. Il était fréquent, pour honorer, c’est-à-dire remercier un grand personnage de lui construire une demeure, ici une église et d’y déposer ses reliques. En 562, l’information de cette église qui se trouve sur le lieu encore visible de Saint-Martin-ès-Aires (ès aires, en latin signifie « dans les champs ») est connue. Elle est encore visible sur le site de l’École supérieure de design. Mais, détruite par les envahisseurs normands au IXe siècle, elle sera reconstruite près de la cathédrale. Tu as peut-être en mémoire qu’avant d’être à la médiathèque, les livres de saint Bernard, abbé de Clairvaux, se trouvaient au musée Saint-Loup. Tu peux encore aujourd’hui y visiter des vestiges archéologiques.

Âge du fer
En lisant ces trois mots, tu penses sans doute que, comme pour toi, on fête l’anniversaire du fer en allumant des bougies ; pas du tout. En réalité, les outils utilisés par les hommes dans le passé et sur les différents continents ont été fabriqués en bois et pierre, en bronze, puis en fer. Citer ces trois âges, ces périodes est aussi une façon de se repérer dans le temps et dans l’espace géographique. Ainsi, nous parlons de l’âge de pierre, de l’âge du bronze, et de l’âge du fer. Pour le continent européen, l’âge du fer commence vers 800 av. J.-C. période qui a connu les premiers Jeux olympiques en Grèce ou la naissance de Rome.

Apothicairerie
Nom commun ancien, à prononcer en dé-ta-chant les syllabes. Il signifie la boutique de l’apothicaire : lieu où se vendaient des produits rares comme les épices venues du monde entier ou de nombreux autres ingrédients servant à la préparation de médications pour soigner. Le terme « apothicaire » sera remplacé à la fin du XIXe s. par pharmacien. À l’angle de la rue de la Cité et du quai des Comtes de Champagne, en voyant tous ces pots en porcelaine sur les étagères dans l’apothicairerie, tu pourras imaginer le travail méticuleux de l’apothicaire. Produits rares et érudition indispensable rendaient ses préparations coûteuses, un peu trop parfois, et donnaient lieu à du marchandage, d’où l’expression « faire des comptes d’apothicaire » encore utilisée.

Argentolles
Si tu as lu Émeline et les Audacieux Aubois, tu as rencontré Denis Bolori, le génial horloger italien inventeur au XVIe s. d’une machine volante… qui s’est écrasée dans un pré de Saint-Parres-aux-Tertres. Là, nous sommes en 1784 – c’est-à-dire deux siècles plus tard – et précisément le 23 mars, comme l’indique le journal de Troyes qui mentionne deux montgolfières finissant leur course, l’une près du moulin de la Tour et l’autre à Argentolles à 4 km de Troyes. Tu peux ainsi constater qu’il a fallu du temps pour que l’aviation… décolle, vraiment.

Basilique Saint-Urbain

Même si tu n’es jamais entré à l’intérieur, tu as repéré dehors, en hauteur les « gargouilles » aux formes de dragons, d’animaux, prêtes à foncer sur toi, mais qui permettent en réalité à l’eau de s’écouler. « Basilique Saint-Urbain » fait référence à Urbain IV, pape (le chef des chrétiens) qui s’appelait Jacques Pantaléon et pas au patron des travailleurs saint « Turbin » ! (Turbin, nom commun populaire pour parler du travail). Il fit don de son terrain pour cette construction qui fut réalisée de 1264 à… 1905. Durant la Révolution, cette église particulière servit de magasin à blé, mais au moins, cela la protégea de la destruction. En raison de l’harmonie de son architecture gothique, des amateurs d’art l’ont surnommée le « Parthénon de la Champagne ». Pourtant, elle a encore nécessité des travaux de consolidation en 1983.

Cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul

Une cathédrale est une église spéciale : elle existe parce que dans l’Aube, ou dans d’autres lieux, il y a un « Évêque ». Avec saint Loup, je t’ai expliqué qui était cette personne capitale pour les chrétiens. Dans cet endroit, tu trouves un objet très important : la chaise à haut dossier de l’évêque appelée « la cathèdre ». Comme, dès le IVe siècle, il y a eu un évêque à Troyes, il y avait donc une cathédrale, même si elle ne ressemblait pas du tout à celle que tu as sous les yeux. Patiemment, sur plusieurs siècles jusqu’en 1634, des hommes l’ont construite, parfois reconstruite en raison d’accidents, comme de sérieux incendies. Dès le Xe siècle, on a connaissance d’une salle aux trésors qui s’est enrichie de magnifiques objets ; tu peux demander à les voir. Une seconde tour était prévue et pourtant n’apparaît que la tour Saint-Pierre, du nom d’un très grand ami de Jésus. Pour arriver en haut de cette tour, tu devras prendre ton souffle pour monter les 365 marches comme les 365 jours d’une année.

Cité du vitrail
Ce pourrait être un qualificatif du département de l’Aube. En effet, il possède, à lui seul, près du quart de la superficie des vitraux français. Pour nous donner le goût, ainsi qu’à tous les touristes, d’aller à leur découverte, d’apprendre leur histoire sur dix siècles, à les lire et à découvrir des vitraux plus récents, ce lieu spécial a été créé, à l’angle du quai des Comtes de Champagne et de la voie qui conduit à l’université, à quelques pas de quelqu’un que tu connais bien… Lili, la dame au chapeau. Avant de te rendre dans toutes les églises de Troyes et du département, tu peux déjà en admirer certains à « hauteur de regard ».

Coursan-en-Othe

Quarante-cinq kilomètres à vélo, je te l’accorde, c’est un peu loin. Cela dit, tes grands-parents ont parcouru cette distance quand ils étaient adolescents. Mais quand je t’aurai dit que dans ce joli village aubois tu pourras déguster toutes sortes de succulentes confitures cuisinées à « la Royale » et appréciées dans le monde entier, alors, tu iras peut-être… à pied. Cependant, tu essaieras d’être moins gourmand(e) qu’Émeline qui, très troublée par la senteur exquise et enivrante de la confiture, se trompe sur le nom du village en le communiquant à son grand-père.

Église Saint-Jean-au-Marché

Cette église est située en plein cœur de ce qui était le centre des transactions commerciales au moment des Foires. Avant elle, une autre église avait été détruite par les envahisseurs normands en 888. Malmenée par un autre incendie en 1188, elle a été reconstruite et a vu passer des personnages historiques : Henri V, roi d’Angleterre, Marguerite Bourgeoys (1620-1700) missionnaire à Ville-Marie (Montréal), ville fondée par un autre Troyen Paul Chomedey de Maisonneuve, qui a largement favorisé l’enseignement de la langue française dans ce pays. À un angle de cette église, en hauteur, tu pourras lire : « Ordonnance de police du 13 mars 1706 qui fait défense à toutes personnes de faire aucune ordure dans ce cimetière et l’enceinte de cette église à peine de 100 d’amande de laquelle les pères et mères seront responsables. » Fichtre, c’est du sérieux !

Église Sainte-Madeleine

Si tu veux admirer le travail de maîtres-maçons capables de réaliser de la dentelle avec de la pierre, tu dois te rendre dans cette église très ancienne (présente dès le XIIe siècle). Ce que tu vois tout de suite en entrant et qui sépare les deux parties de l’église s’appelle un « jubé » (neuf ans de travail) : beaucoup de touristes du monde entier viennent juste pour le découvrir. Il y a aussi des statues dont tu peux admirer la finesse des visages ou des robes. Rappelle-toi qu’elles ont été taillées dans la pierre il y a cinq-cents ans par des artistes-artisans ; celui-ci est appelé « Le maître de Chaource ».

Église Saint-Nicolas

Et une église, encore une ! Connais-tu la toute petite histoire racontée sur la Ville ? Un curieux demande à un voyageur d’où il arrive : « Je viens de Troyes ». Il ajoute : « Et qu’y fait-on ? » Et le voyageur répond : « On y sonne ». Cela te donne une idée du nombre important d’églises qu’il y avait à l’époque ; plus nombreuses encore qu’aujourd’hui. Henri le Libéral, comte de Champagne, a voulu cette église construite à son époque près du rempart qui entourait la ville pour la protéger. Elle a une caractéristique que d’autres églises n’ont pas : un escalier intérieur de trente marches. À l’époque du rempart, on n’entrait pas dans l’église par le rez-de-chaussée, mais par le premier étage. Tu peux aller t’en rendre compte.

Église Saint-Nizier

Elle est située dans le quartier-bas de Troyes, un peu esseulée. Son toit est recouvert de superbes tuiles vernissées de couleur. Elle est, avec la cathédrale, un très ancien témoignage de l’arrivée des chrétiens en Gaule. Elle porte le nom d’un évêque lyonnais très connu, saint Nizier dont des reliques, c’est-à-dire des fragments du corps, ont été rapportées en 582 dans cette église par Gallomagne, l’évêque du moment. En réalité, toutes les églises que tu vois à Troyes aujourd’hui ont été beaucoup plus petites et modestes au début de leur construction. Elles ont été embellies, parfois reconstruites au fil du temps.

Église Saint-Pantaléon

Sur une petite place face au musée Vauluisant* se dresse sagement cette église parfois drôlement appelée « Saint-Pantalon » ! Attestée dès 1189, construite en bois, il est dit, qu’elle l’aurait été sur l’emplacement d’une synagogue, c’est-à-dire un lieu où se réunissait la communauté juive présente à Troyes, avec la renommée de son illustre rabbin RACHI, pour prier. Brûlée elle aussi par l’incendie de 1524, elle fut reconstruite assez vite et en pierre. Cette église contient un nombre impressionnant de statues de diverses époques ; elle est un petit musée à elle seule, tu pourras le constater. En 1963, elle est devenue le lieu de prières principal pour l’importante communauté polonaise présente à Troyes.

Église Saint-Rémy

Derrière les halles, tu passes peut-être sans voir cette église, cachée par les feuilles des arbres dès le printemps. Construite au XIIe siècle, elle est l’une des plus anciennes églises de la ville, mais la façade que tu vois date du XVe siècle. Tu peux t’amuser à identifier les animaux sculptés autour du porche : un chien-escargot, plus loin un saumon, une tourterelle, un écureuil cueillant un gland. Sur la façade sud, tu pourras admirer un cadran solaire qui permettait de connaître l’heure.

Foires de Champagne

Chaque année encore aujourd’hui, tu peux te rendre aux foires, c’est-à-dire des lieux où se pratique le commerce, où les marchands, les forains viennent souvent de très loin pour montrer ce qu’ils fabriquent, achètent ou vendent. Tu n’as pas idée de la diversité des marchandises présentées à cette époque ! C’est une très ancienne tradition à Troyes puisque des textes anciens citent les Foires dès 427. Elles ont eu une notoriété et une réputation très importantes au Moyen Âge à l’époque des Comtes de Champagne et ont donné lieu à la création d’une monnaie et d’une mesure spéciales pour faciliter les échanges et mettre tout le monde d’accord…

Fonderie de Bayol
Si tu passes rue Morel-Payen à Troyes, arrête-toi à hauteur du n° 7, où se trouvent désormais des immeubles. Là, tu pourras imaginer des fourneaux et une haute cheminée d’où s’échappait de la fumée. À très hautes températures, étaient coulés, travaillés des métaux, comme le fer, le bronze, etc. C’est Désiré Bayol qui eut l’idée après la Première Guerre mondiale de construire cette fonderie en utilisant la puissance du feu. Autrefois, pour marquer leur surprise, leur désapprobation, ou pour appeler la puissance d’un dieu, les Anciens disaient : « Par Jupiter » ou « Par Zeus », ou « Par Toutatis »… dans Astérix. Ici, la Dame du Lac invoque le pouvoir du feu de la fonderie pour transformer Hasting en statue : « Par la fonderie de Bayol, fige-toi à jamais ! »

Forêt d’Orient

Nom plein de mystères (en souvenir des anciens Templiers et chevaliers d’Orient) qui donne peut-être à frissonner de peur au hasard de rencontres imprévues avec une grande diversité d’animaux… Cette forêt est un très vaste territoire avec des prés, des bois, des lacs, des habitants et beaucoup d’oiseaux : plus de 250 espèces que tu peux admirer aux moments de leurs migrations quand ils arrivent des pays froids et repartent vers les pays chauds au moment de notre hiver. Et, nom magique où rêver, depuis que des grands lacs ont été créés en 1970 pour servir de réserve d’eau et sur lesquels naviguent voiliers et pédalos.

Hôtel de Vauluisant (voir Musée de Vauluisant)
C’est dans cet hôtel que se trouve aussi le musée de la bonneterie.

Hôtel du Petit Louvre
Au cours de son histoire, et certaines parties des bâtiments datent du IIIe siècle, ce lieu a connu de grands personnages historiques : Henri de Poitiers, Jeanne d’Arc, Étienne Budé, le marquis de Choiseul-Praslin, Danton. Il fut aussi au XIVe siècle, la maison des chanoines de la cathédrale et il devint au XVIIIe siècle, un relais de poste à chevaux, puis au XIXe, une auberge réputée avec la possibilité de garer dans les écuries, animaux et carrioles. Si les différents noms qu’il a portés : Hôtel de la Montée, Hennequin, du Char d’Or s’expliquent par la situation géographique, la famille qui l’a habité ou la fonction qu’il a remplie, l’appellation « Petit Louvre » est inconnue…

Hôtel Juvénal des Ursins

Fils d’un drapier né à Troyes en 1360, avocat au Parlement de Paris en 1384, il fut connu et apprécié pour ses qualités d’orateur en défendant souvent des personnes modestes. Nommé « Prévôt des marchands de Paris », une sorte de préfet, outré par la saleté qui régnait dans un quartier de Paris et des maladies qu’elle provoquait, il donna l’ordre de le nettoyer. Cette action comme beaucoup d’autres qu’il fit, n’apportèrent pas que des amis à Juvénal des Ursins puisqu’il dut affronter de faux témoignages. Quand tu passes rue Champeaux, tu verras une fresque, avec des personnages médiévaux, réalisée par des lycéens. Au fond de la cour s’élève sa maison rebâtie en 1526 après le grand incendie de Troyes en 1524.

Lavau
Qui aurait pu imaginer sur la ZAC* (Zone d’aménagement concerté) du Moutot (!) à 4 km de Troyes, l’existence d’une tombe princière celte datant du Ve siècle av. J.-C. avec les trésors qui l’accompagnent ? Première leçon : toujours espérer. Donc, en avril 2015, a été dévoilée cette exceptionnelle nouvelle par les archéologues de l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives). Ils ont mis au jour un large chaudron en bronze qui possède 4 anses circulaires ornées de têtes d’Acheloos (dieu-fleuve grec), une oenochoé (sorte de pichet à vin), un poignard et son fourreau, deux assiettes en bronze, etc. Des objets méditerranéens ici dans l’Aube ? Diantre ! Seconde leçon : rester attentif et ouvert à l’inconnu. Il nous faudra attendre environ trois ans pour voir en vrai ces objets, sans doute au musée Saint-Loup.

Lili
Cette dame élégante, mystérieuse sous son chapeau, tient sur ses genoux un exemplaire du livre Les Comtes de Champagne et sans doute t’es-tu assis (e) à côté d’elle pour lui tenir compagnie… ou pour te faire prendre en photo, à l’angle du quai des Comtes de Champagne, proche de la Cité du vitrail. Cette sculpture en bronze de l’artiste hongrois Andràs Lapis est là depuis 2012 et l’on peut en découvrir d’autres, différentes, à Paris ou dans son pays. Lili ne doit pas nous faire oublier toutes les autres sculptures de la Ville, comme celle par exemple de l’autre côté de la rue : La Jeune fille qui donne un baiser, du sculpteur Sjer Jacobs. Peut-être d’ailleurs pourrais-tu les recenser et écrire leur histoire ?

Louis XIV
Avant que ce roi ne devienne le « Roi-Soleil », il fut un enfant comme toi et est passé à Troyes, à l’âge de 12 ans, en compagnie de sa mère, Anne d’Autriche, de son Ministre d’État Mazarin et de quelques personnages de la Cour. À l’âge de 5 ans, Louis avait perdu son père, le roi Louis XIII et, malgré la présence de gouvernantes, il a eu une enfance sans trop d’éducation. C’est en grandissant et se frottant à la réalité, sous la responsabilité d’un valet de chambre, puis du cardinal de Mazarin qui avait remarqué les qualités de l’adolescent, que Louis deviendra « Louis XIV Le Grand ».

Musée de l’Outil

Cette bâtisse très typique de l’architecture en Champagne a été commandée par un riche marchand au XVe siècle. Il y a en sous-sol de grandes caves où des marchandises (tissus, vins, etc.) étaient entreposées. Cette demeure a entendu les rires, les cris, la récitation des leçons quand elle a été le collège de jeunes enfants orphelins et pauvres au XVIe siècle, puis le cliquetis des métiers à tisser au XVIIIe siècle pour la fabrication des bas et des bonnets. C’est à partir de 1966 qu’elle a été attribuée aux Compagnons du devoir du Tour de France, une école où on apprend de très beaux métiers à réaliser avec excellence et solidarité. Grâce à la compétence d’un très grand bibliothécaire, Paul Feller, un musée a été aménagé contenant une richesse incroyable d’outils. Je t’invite vraiment à aller le visiter.

Musée Vauluisant

Un peu caché dans une ruelle troyenne se tient un joli château avec deux élégantes tourelles. Cette demeure fut construite en 1564 après le terrible incendie de 1524 qui a ravagé une grande partie de la Ville. Tu pourras y admirer des vitraux, des tableaux, des sculptures et aussi découvrir de vieux métiers à tisser et des réalisations de cette ancienne époque de la bonneterie ; tu verras ainsi comment les enfants d’autrefois étaient habillés. En marchant dans ces lieux comme dans beaucoup d’endroits de Troyes, tu mets tes pas dans ceux de toutes ces personnes qui ont vécu dans ces lieux et dans ceux d’illustres personnages.

Place du Marché-au-Pain
Au vu des différents noms attribués à cette rue au cours de l’Histoire, tu as un bel exemple qui montre que le nom donné faisait référence à l’activité principale exercée. Ainsi, au Moyen Âge, cet endroit s’appelle « Place des changes » en raison de la présence de banquiers qui favorisaient les échanges dans une même monnaie pour les Foires de Champagne. Puis, elle deviendra la « Place du Marché-au-Pain » au XVIIe siècle avec la présence nombreuse des boulangers qui vendaient leurs pains au détail. Enfin, elle prendra le nom de « Place du Marché-aux-herbes » avec la présence des jardiniers. Aujourd’hui, on entend souvent « Place Saint-Jean-au-Marché ». Dans ta ville ou ton village, regarde le nom des rues ; tu auras un bel indice sur son passé.

Rue Champeaux

À l’inverse de l’étroitesse de la ruelle des Chats, tu marcheras plus aisément dans cette rue médiévale, large pour son époque. Elle y abrite des demeures typiques du Moyen Âge en « pans de bois » : la Maison du Boulanger (actuel lieu de conférences et d’expositions) où se fabriquait et se cuisait du pain, la tourelle de l’Orfèvre (quartier des artisans de métaux précieux) avec son escalier et ses sculptures, la maison de la famille Juvénal des Ursins.

Ruelle des Chats

Entre la rue Champeaux et la rue Charbonnet se faufile l’une des rues les plus pittoresques de la ville qui permet d’imaginer la vie au Moyen Âge et de comprendre aussi pourquoi l’incendie de 1524 a ravagé aussi rapidement une grande partie de la cité. Tu les vois ces maisons se touchant par le toit, ces vieux pavés biscornus, ces flaques nauséabondes, cette lumière blafarde et inquiétante le soir à la tombée de la nuit où scintillent des yeux de chats. Pourtant, en 1460, ce passage s’appelait ruelle Maillard. En 1789, le lieutenant de police a ordonné sa fermeture la nuit aux deux extrémités par des grilles dont tu peux encore voir des morceaux de ferronnerie sur les murs.

Rue de la Cité

Je t’incite à faire un petit exercice de comparaison entre deux cartes géographiques : un plan actuel de Troyes et la carte ancienne du milieu du XXe siècle du paléographe Pierre Pietresson de Saint-Aubin que tu peux voir aux archives départementales de Troyes. Après avoir situé sur le plan la rue de la Cité (proche de la cathédrale), tu repères sur la carte – avec ton sens de l’observation – l’axe qui lui correspond. Tu réalises alors qu’une voie romaine (via Agrippa) traverse de part en part la Ville : l’une allant en direction de l’Italie vers Milan, l’autre vers Honfleur. Il s’agit d’une partie du réseau de routes construit à l’initiative de Marcus Vipsanius Agrippa, général de l’empereur Auguste au Ier s. avant J.-C. Je te rappelle qu’en période romaine, Lugdunum (Lyon) était la capitale de la Gaule !

Seine (la)

Ce fleuve est le deuxième plus long de France. Il prend naissance sur le plateau de Langres, termine sa course entre les villes du Havre et de Honfleur, et avant de traverser Paris, il passe par Troyes. Tu peux lui rendre visite et l’admirer tout le long des canaux qui entourent le Bouchon de Champagne. Ce fleuve a permis aussi dans le passé, le transport de marchandises sur les bateaux, mais aussi à des envahisseurs d’entrer dans les villes ; par exemple pour les Vikings en 855 à Paris. C’est aussi grâce à la Seine que Troyes a été une ville réputée pour ses nombreux moulins à eau et son travail du papier, ses tanneries. L’eau est précieuse pour l’économie, mais aussi pour notre vie au quotidien. Sans eau propre, nous mourrons.

Sorbonne (la)

Avant d’être un collège pour étudiants, un magnifique bâtiment reconstruit de 1635 à 1642, à la demande du cardinal de Richelieu, ministre de Louis XIII, ce nom parle d’un homme, Robert de Sorbon, confesseur de saint Louis. Au sein du collège fondé à Paris en 1253, il voulait accueillir des pensionnaires pauvres qui avaient des bourses d’études. Au fil du temps, ce collège est devenu avec la qualité des disciplines enseignées et les élèves réputés qui l’ont fréquenté un lieu d’études où l’on enseigne les sciences et les lettres : une université. Toi aussi, si tu es ouvert aux savoirs, aimes apprendre et chercher, tu pourras entrer dans cette prestigieuse école.

Vallée Suisse
Si tu regardes un plan de Troyes et en particulier de son « Bouchon », tu verras, de l’angle de la rue Paul Dubois jusqu’à celui de la rue Lebocey, des espaces verts. Cet emplacement continu nous rappelle que Troyes a eu ses remparts, des fortifications pour se protéger. Ainsi, quand tu te promènes dans la « Vallée Suisse », lieu paisible, où tu peux apprendre à connaître beaucoup d’essences d’arbres et de plantes, ou imaginer Émeline et ses camarades de classe en compagnie de madame Guironnet (!), tu peux y penser. C’est au XIXe siècle que deux maires s’adressent à l’architecte et lithographe troyen, Charles Fichot, qui s’inspirera du « Jardin de la Vallée Suisse » de Paris dans le 8e arrondissement.

Villa Viardot

Depuis que tu as rencontré Émeline, tu connais l’existence de cette maison impressionnante, un peu mystérieuse avec ses deux côtés inégaux. Elle a été construite en 1908 par un architecte troyen, Auguste Viardot, pour le compte d’un riche marchand. Tu as remarqué son style différent par rapport à d’autres maisons. Si tu regardes bien ou as la chance d’aller la visiter, tu découvriras des sculptures en bas-relief – c’est-à-dire à plat – aux motifs de fleurs, de fruits, des vitraux différents de ceux d’une église. Son style s’appelle « Art nouveau » : je te rappelle que la maison a 107 ans.

ZAC (cf. la notice sur Lavau*)
La LOF a permis la naissance du POS, du SDAU, remplacé par le COS et la ZAC. Bienvenue au royaume des sigles dans le monde de l’urbanisme ! En langage décodé, cela signifie : la Loi d’orientation foncière a permis la naissance du Plan d’occupation des sols, du Schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme, remplacé par le Coefficient d’occupation des sols et la Zone d’aménagement concerté. Ouf ! Tu le vois, pour former un sigle, il s’agit de prendre la première lettre de chaque mot. Pour faire simple (essayer) : imagine que ta chambre ait besoin de quelques améliorations, aménagements, en raison par exemple, d’une forte occupation au cm2 et que tes parents aient aussi leur mot à dire. Pour permettre la concertation entre eux et toi, vous vous mettrez d’accord sur un périmètre à ranger, une ZAC, et comme à Lavau, tu feras sans doute des découvertes.